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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/345

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vous être mis tous ensemble dans le même matras, pour que toutes vos idées soient refondues à neuf ? J’en ai vraiment peur.

CHAPITRE DCLXXII.

Montreuil.


À Montreuil, village voisin de la capitale, avec trois arpens de terre, un particulier se fait vingt mille livres de rentes. Il cultive des pêches ; les pêches, en certains tems, valent six livres piece. Quand un prince donne une fête brillante, l’on en mange pour trois cents louis d’or.

L’arpent de terre y est loué six cents francs, & l’on en paie au roi soixante pour la taille. Montreuil est le plus beau jardin dont puisse se glorifier Pomone. Nulle part l’industrie n’a poussé plus loin la culture des arbres à fruit, & sur-tout celle du pêcher. On se dispute dans l’Isle-de-France un jardinier Montreuillois. C’est un territoire fort borné ; on