Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 40 )

Qu’on équipe à grands frais, portant visage humain ;
Légers comme le vent, espece d’homme enfin,
Qui conçoit, qui répond, qu’on dresse, qu’on éleve,
Renvoyé s’il vieillit, & remplacé s’il creve.

Un jockei est plus considéré aujourd’hui qu’un coureur. Les femmes assistent aux courses, & ne paroissent avoir aucune pitié de ces adolescens aux cheveux tondus, qui se rendent poussifs ou astmatiques, pour faire gagner M. le duc, lequel remporte le prix de la course dans son lit.

Lorsque les femmes ont vu le matin la course, & le soir d’Auberval, elles parlent de leur sensibilité. On ne voit plus entr’elles que des ajustemens de cheveux. Elles portent des autels à l’amitié, elles récitent des hymnes à l’amitié. Le portrait de la délicieuse amie est caché dans le bracelet ; elles ne parlent plus qu’en s’extasiant des charmes de l’amitié. Cet étalage de sensiblerie date de la même époque que les jockeis ; mais l’on ne