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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/52

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geries, lorsqu’elle a bien appris à contrefaire les poupées du sieur Audinot, la plus mauvaise des écoles pour le théatre comme pour les mœurs, on songe à la mettre au couvent pour y prendre quelque teinture & remplir les premiers actes extérieurs de religion.

Ici la scene change. Aux premieres impressions des leçons de coquetterie & de vanité, succedent celles que peuvent faire la bégueulerie, le pédantisme femelle, & la morale rendue ridicule à force d’être mince & superstitieuse. C’est à travers ces sentiers qu’une femme destinée à être épouse & mere marche jusqu’à l’âge de nubilité. Pendant tout ce tems, pas un mot des devoirs dont elle devra s’occuper au sein de sa famille. Cette négligence, à la vérité, est un peu justifiée par la corruption de nos mœurs ; car si l’on oublie d’instruire les femmes de leurs devoirs, on les dispense de les remplir. Mais n’est-ce pas les rendre méprisables, & nous rendre malheureux ?

Examinons donc encore combien les deux