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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome X, 1788.djvu/18

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terres, à notre fauxbourg Saint-Germain. Ce canal favoriseroit la navigation marchande, & Paris verroit, dans un bassin creusé à ses portes, une foule de navires, qui seroient ses correspondans avec tous les peuples de la terre.

Cet ouvrage, digne d’un peuple versé dans les connoissances de la géométrie & de la science hydraulique, alimenteroit l’industrie inépuisable de la capitale. Elle jouiroit des avantages d’un commerce maritime ; & cet avantage deviendroit incalculable. Les esprits accaparés par le brigandage appellé finance, & par l’agiotage, plus vil encore, & qui en est la suite nécessaire, abjureroit un manége aussi infame. Des légions de jeunes gens, accoquinés à des professions déshonorantes, friponnant dans les académies, ou immolant leurs plus brillantes années dans des lieux de débauche, & finissant par arborer la paresseuse & libertine cocarde, renonceroient à la fièvre estueuse des passions, pour monter sur des vaisseaux qui leur promettroient des richesses