Page:Mercure danois, octobre-décembre 1757.djvu/7

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le Sage mépriſant le vulgaire, ou bien la Philoſophie nous enseigne, &c.

Je ne vous entretiendrai pas de ces ſublimes aſſemblées, parce que je veux vous parler de ce que j’ai pu apprendre de plus certain ſur le principal objet de votre curioſité ; je veux parler du ſujet de la vérité de cette imputation de cabale que ſe font réciproquement les auteurs et les ennemis de l’Encyclopédie.

Si ma lettre devoit être lue par les perſonnes intéreſſées, je ſerois ſûr d’offenſer les deux partis, mais comme vous n’êtes d’aucun, vous pourrez voir que ſi je n’ai pas démêlé la vérité, j’ai du moins cherché à le faire.

Lorsqu’on commença à annoncer cet immenſe Dictionnaire, deſtiné à recueillir tout ce qu’on ſait aujourd’hui, & à le faire connaître à la poſtérité, presque tous ceux qui avoient cultivé quelque partie des ſciences auroient déſiré d’être emploïés à le rédiger ; ils jugeoient qu’un ouvrage ſi ample, qui ſembloit commencer ſous les plus heureux auſpices, étoit un de ces monumens inébranlables qui réſiſtent à tous les événemens. On penſa que le nom d’un auteur écrit à la tête d’un pareil ouvrage étoit un gage aſſuré de l’immortalité.