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Page:Mercure danois, octobre-décembre 1757.djvu/9

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gion, c’eſt avertir le public toujours avide de la trouver ; d’ailleurs le gouvernement ne peut agir ſans augmenter encore l’avidité, ſur tout lorsque les auteurs ont porté leurs coups ſourdement & de manière à pouvoir nier leurs véritables intentons.

Tant de perſonnes réünies par différens principes pour attaquer l’Encyclopédie firent apercevoir aux auteurs qu’ils faiſoient corps, que leurs intérêts étoient communs, que déprimer quelque membre de leur aſſociation, c’étoit ôter à chacun une partie de ſa gloire.

En un mot l’eſprit de corps, ce comble de l’humilité ou de l’orgueil humain, ce resſort puiſſant & utile, qui a raſſemblé, & qui ſoutient les ſociétés, a ſaiſi les Encyclopediſtes. Ceux qui étoient véritablement dignes de l’être ont voulu ſoutenir les membres d’un corps auquel ils apartenoient, & les parties d’un ouvrage auquel ils travailloient ; ceux, au contraire, dont le mérite étoit au deſſous d’une telle entrepriſe ont ſenti que leur exiſtence tenoit à ce point, & que le même coup de mort detruiroit l’Encyclopedie & leur nom. On s’eſt mis à plaider pour & contre un livre dont tout le monde auroit du loüer les bons endroits, & blamer les défauts. L’un des par-