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Page:Mercure de France, janvier - mars 1812, tome 50.djvu/514

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MERCURE DE FRANCE

qu’ils aient été glissés dans ce vocabulaire par quelque scribe, dont MM. de la Boulaye et Tonnelier n’auront pas révisé le travail.

Il nous reste à parler des vignettes et de l’atlas qui enrichissent ce voyage. On ne saurait les comparer sans doute à ce qu’offrent dans le même genre les ouvrages de luxe qui se multiplient depuis quelque tems, mais aussi ces planches ne mettent pas l’acquisition du livre hors de la portée des fortunes médiocres. Elles m’ont paru réunir d’ailleurs une grande exactitude à toute l’élégance que l’on peut raisonnablement désirer dans la représentation des animaux, des peuples, de leurs costumes, de leurs armes, de leurs monumens. Les paysages sont moins heureusement rendus, sur-tout dans les vignettes ; les petites dimensions des morceaux de cette espèce sont un désavantage qu’un talent supérieur aurait seul pu compenser.

M. B.

L’Ennui ou les Mémoires du comte de Glenthorn, traduit de l’anglais de Miss Edgeworth. — Trois vol. in-12. — Prix, 6 fr., et 7 fr. 50 c. franc de port. — À Paris, à la Librairie française et étrangère de Galignani, rue Vivienne, no 17 ; et chez Arthus-Bertrand, rue Hautefeuille, no 23.

Pauvre comte de Glenthorn ! qui n’aurait eu pitié de lui ? Avec son immense fortune et ses magnifiques propriétés en Angleterre et en Irlande, il était si désœuvré, il s’ennuyait tant ! Son parc de Sherwood, qui faisait l’admiration des curieux, avait à ses yeux le plus grand de tous les défauts ; il n’y avait plus rien à y faire. « La maison était bâtie dans le goût, le plus moderne ; l’ameublement en était élégant et de la dernière mode ; rien n’y était oublié ; l’œil du critique le plus difficile n’y eût rien pu trouver à reprendre. » Dans une pareille extrémité, il semble qu’un Anglais n’ait plus qu’à se tuer. Le comte y avait songé plusieurs fois ; mais toujours quelque nouveau motif était venu le détourner d’un si sage projet. Les voyages, le jeu, la table, les