34a MERCVRE DE FRANCE— 16-XI .1908 II est regrettable que cette pièce, de tendance louable et salutaire, ou plutôt que ces tableaux successifs soient irritants par la com position artificielle, fictivement ingénue, et parfois spécieusement lyrique, du dialogue. Nous pouvions nous attendre à de l ’ingénuité plus délicate de la part du poète qui a su mettre un charme plus spontané dans les gracieux poèmes de son recueil, Die Vier Jahres- zeiten.Cela est froid comme un exposéde doctrine, à l ’aide d ’exemples vécus. M . d ’Humières s’est, avec un tact et sans doute une précision, merveilleux, acquitté de [sa charge de traducteur, ce qui ne saurait surprendre, il nous y a accoutumés; Mme Deshayes, qui fait à la per fection l ’enfant, Mmos Gisèle Gravier, si joliment sautillante, Gina Barbiéri, Bernold; MM. de Guingand, L . Roger, Durée ont inter prété la pièce avec un remarquable ensemble et un talent parfait. L a mise en scène, très sobre et très soignée, pourrait servir de modèle à des théâtres plus riches et de prétentions plus grandes. Quant à Monsieur Mésian, comédie en i acte, de M. Pierre Véber, c ’est une bouffonnerie inoffensive et agréable, menée avec beaucoup d’entrain par Mme9 Caumont et Gisèle Gravier, en com pa gnie de MM. Bouchez, Dayle et Sauriac. Memento. — Palais-Royal : L’Heure de la bergère, comédie-vaudeville en 3 actes, de M. Maurice Ordonneau (24 octobre). — Athénée: Arsène- Lapin (nouvelles aventures d’après levS romans de M. Maurice Leblanc), pièce en 3 actes et 4 tableaux, de MM. Francis de Croisset et Maurice Leblanc (28 octobre). — Gymnase : Le Passe-Partout, comédie en 3 actes, de M. Georges Thurner (3o octobre). — Athénée: Gabtj se marie, pièce de caractère en 1 acte, de M. Maurice de Faramond (2novembre). — Nouveau Théâtre Indépendant : Le Fossé, pièce en 3 actes, de M. Georges Jouvent ; Le Libertaire, pièce en 1 acte, de M. Olivier de Tréville; Le Chat parti, les souris dansent, pièce en 1 acte, de MM. Géo Thur et René Delime (6 no vembre) . ANDRÉ FONTAINAS. MUSIQUE O p ér a : Le Crépuscule des Dieux, d e Richard Wagner. En mai 1854, W ag n er terminait l’instrumentation del’O rdu Rhin, en novembre 1874, avec la partition d’orchestre du C répuscule des Dieux , il achevait sa tétralogie. Vingt-deux années s’ étaient écoulées depuis la rédaction du poème ( i 85z) .ju squ ’à l ’ accomplis sement de l ’entreprise gigantesque, de l’œuvre proclamée par son orgueilleux créateur « la plus grandiose qui fût jam ais ». Qui ose rait sourire aujourd’hui d’ une telle assurance et contester l’affirm a tion hautaine ? « La plus grandiose », certes, W agner avait raison. L a plus inouïe d’audace et de puissance, mais peut-être aussi de volonté. Vingt ans, c ’est un long morceau de vie, toute une ère d’évo
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