Page:Mercure de France, t. 76, n° 274, 16 novembre 1908.djvu/194

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Je donne acte bien volontiers à M. Dumur des divergences qu’il accuse entre sa propre appréciation à l’égard du protestantisme et celle de Nietz­sche ou la mienne, mais je me garderai bien, je le répète, de traiter ici de la valeur objective du fait protestant : outre que cette valeur objective n’est pas en cause dans le débat, il me faudrait, pour m’entendre sur ce point avec M. Dumur, définir trop de termes sous lesquels nous ne saisissons pas les mêmes réalités : ainsi des termes liberté d’esprit, progrès, superstition, ainsi du contenu de l’idée chrétienne et de l’idée de valeur.

Je prends la liberté d’esprit au sens le plus entier, je l’entends telle qu’elle ne peut être réalisée jam ais qu’en une élite, en sorte que l’apparition d’une élite, et une culture qui rend cette apparition possible sont, à mes yeux, des événements de première importance. M. Dumur considère cette liberté dans la collectivité où elle ne recevra jamais que des réalisations partielles. Il l’envisage aussi dans ses conséquences politiques. Mais sur ce terrain même, je ne saurais être encore pleinement de son avis. M. Dumur met ici au compte du protestantisme des effets qui comportent à mon sens un déterminisme beaucoup plus complexe et sont tributaire, en pays protestant aussi bien qu’en un pays catholique comme la France, de la fiction rationaliste bien plutôt que de la religion protestante.

Je suis, cher Monsieur, bien cordialement à vous.

JULES DE GAULTIER.



Une lettre de M. Jean Capart. Bruxelles, le 5 novembre 1908. Monsieur* Vous avez eu l’obligeance de consacrer dans le Mercure de France quel­ ques lignes à la publication que j ’ai faite d’une « Chambre funéraire de la sixième dynastie aux xMusées Royaux du Cinquantenaire ». Je me permets de relever une erreur importante dans ces lignes. Il ne s ’agit pas, comme vous le pensez, d’une chapelle analogue à celle qui est conservée au Louvre. Sans vouloir faire ici un exposé archéologique du sujet, vous me permet­ trez de dire qu’un mastaba se compose de deux éléments principaux : la chambre funéraire, située, au fond d’un puits, sous le sol, et la chapelle, qui se trouve à la surface. D ’ordinaire la chapelle seule est ornée de sculptures ou de peintures,ainsi qu’on en voit dans le mastaba du Louvre. La chambre funéraire contenant le sarcophage est le plus souvent entièrement nue, et c’est ce qui fait que les exemplaires décorés, tel que celui que nous possédons â Bruxelles, sont d’une grande rareté dans les Musées. J’ajouterai que, grâce à la libéralité de M. le baron E. Empain, le Musée de Bruxelles possède depuis 1906 un spécimen remarquable d’une chapelle de mastaba qui, de l’avis de tous, ne le cède en rien au monument de Paris. Le mastaba de Bruxelles sera l’objet d’une publication d’ensemble dans quelques mois. Recevez, Monsieur^ etc... JEAN GAPART» Machadode Assis. - — Le 29 septembre dernier s’est éteint à Rio de