Page:Mercure de France, t. 77, n° 278, 16 janvier 1909.djvu/173

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REVUE DE LA QUINZAINE salirisé dans ses comédies les classes nouvelles, les parvenues de la Société roumaine, par tendresse pour les souffrances et les besoins des couches intérieures, du peuple surtout. V ers et nouvelles; chroniques, comptes- rendus et bibliographie. Vieata noua (i5-ig) : Belles traductions en vers et en prose, d’après Samain, Verhaeren, Moréas, par G . Duma ; surtout celles de poèmes en prose de Baudelaire,par Al. Stamatiade ; rOmbretSilence,dt Poe,par Pomp. Paltanea. Vers de Ervin, N. Davidescu, O. Densusianu : Ceque nous deman­ dons à la journée de demain, c ’est-à -dire des couvictions, de la persévé- rauce, le courage de ses opinions à l’avenir. La revue lance l’idee et les bulletins d’adhésion d ’ une Société pour l’éducation artistique à Vécole. MARCEL MONTANDON. LETTRES RUSSES Bataille Littéraire. — S. W enguéroff : Traits essentiels del’histoire de la Litté­ rature russe moderne, Saint Pétersbourg, 1909, 4o kçs,— A Fcdoroff; Les Pierres, Saint-Pétersbourg, 1 rouble. — DrAisman : Le* Femmes, pièce eu 7 actes.— S.Iou- cbkévitch : L’Argent. — L . Andreieff : Les Jours dela Vie et UsMasques Noirs. La Bataille littéraire que j ’ai esquissée l’année dernière continue de plus belle.Modernistes, décadents, mystiques proclament une nou­ velle religiosité en philosophie et en littérature, rationalistes et litté­ rateurs purs sans épithètes se livrent des combats acharnés dans la presse et surtout aux réunions hebdomadaires de la Société des gens de lettres. Ce sont des combats suprêmes, car le mouvement dit mo­ derniste paraît vraiment toucher à sa fin, et ses protagonistes — ceux du moins qui ont du talent, — resteront, en se rangeant selon leurs affinités et tempéraments, dans tel ou tel clan littéraire. C’est précisément à ce moment que paraît le livre du professeur S. A . Wenguéroff, qui, sous les Traits essentiels de l’his­ toire de la Littérature Russe moderne,expliquedans des pages magistrales le sens, la valeur historique et le lien intime qui existe entre les « courants modernes» et les véritables traditions de la Littérature Russe. M . Wenguéroff divise son travail en deux parties, fort inégalesd’ailleurs; dans la première, il nous donne ce qu’il nous promet dans le titre, c ’est-à -dire les principes fondamentaux de la lit­ térature russe jusqu’en 1897. Dans la seconde, à laquelle il donne le sous-titre, peu justifié à mon gré, Vainqueurs et Vaincus? il passe en revue impartialement les représentants du « modernisme », les Minsky, Balmont, Sologoub, Merejekovsky, V. Ivanofl, Brus- sov, M “ c Hippius, etc. Ici il pose, comme principe historiquement exact et que j ’ai souvent indiqué moimême, que le mouvement dit moderniste dans la littérature Russe « fut organiquement lié à la las­ situde publique de la réaction, sur le fonds de laquelle la figure sombre du « grand Inquisiteur » (Pobedonostzeff) puisa sa puis­ sance fatale pour la Russie (p. 43). M . W enguéroff pousse même