l’on aperçoit chaque fois, au milieu de détonations
absolument terribles, une nouvelle vérité, visible parmi d’épais
nuages.
La vérité de la première dissertation, c’est la psychologie du christianisme : la naissance du christianisme dans l’esprit du ressentiment, et non point, comme on pourrait le croire, dans l’« esprit »… De par toute son essence, c’est un mouvement de réaction, la grande insurrection contre la domination des valeurs nobles.
La seconde dissertation présente la psychologie de la conscience : celle-ci n’est pas, comme on pourrait le croire, « la voix de Dieu dans l’homme ». C’est l’instinct de la cruauté qui se dirige en arrière, après qu’il ne lui a plus été possible de se décharger à l’extérieur. La cruauté, considérée comme un des plus anciens et des plus nécessaires fondements de la civilisation, est ici mise en lumière pour la première fois.
La troisième dissertation résout le problème de l’origine de l’idéal ascétique et de sa puissance énorme, la puissance de l’idéal du prêtre, bien que cet idéal soit l’idéal nuisible par excellence, une volonté de la fin, un idéal de décadence. Cette puissance du prêtre provient non point du fait que Dieu est derrière lui, comme on pourrait le croire, mais du fait que l’idéal ascétique a été jusqu’à présent, faute de mieux, le seul idéal, un idéal qui n’avait pas de concurrence. « Car l’homme préfère vouloir le néant que de ne point vouloir du tout… » Avant tout un contre-idéal faisait défaut, jusqu’à l’apparition de Zarathoustra.
On m’a compris. Trois études préparatoires et déterminantes
d’un psychologue, en vue d’une transmutation de toutes les
valeurs. Ce livre contient la première psychologie de prêtre.
COMMENT ON PHILOSOPHE À COUPS DE MARTEAU
Cet écrit qui n’a pas 150 pages, avec son allure à la fois sereine et fatale — un démon qui rit — est la tâche de si peu de jours que j’ai des scrupules à en dire le nombre. Parmi tous les livres, il représente une exception ; il n’existe rien de plus substantiel, de plus indépendant, de plus révolutionnaire