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Page:Mercure de France - 1766-02.djvu/17

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ques ſtades de la ville, les Gaulois en furent avertis, & en les ſurprenant, tombèrent ſur eux à main armée, tuèrent un grand nombre d’hommes, & prirent force femmes & force filles, dont une bonne partie fut rachetée ſur l’heure par les pères & par les maris.

    Ces gens, moins ſots que l’on ne penſe,
    Crurent que Meſſieurs les Gaulois,
Ne paſſant pas chez eux pour être fort courtois,
  Feroient monter à trop haut leur dépenſe.
    Ils ſe hâtèrent de façon,
Craignant de voir par trop accroître leurs familles,
    Que des femmes comme des filles
  Dès le ſoir même on paya la rançon.

Une jeune Dame, très-belle, demeura entre les mains d’un Capitaine Gaulois, homme fort recommandable parmi eux, nommé Caviara, lequel ne voyant perſonne pour la rachetter, l’emmena avec lui. La priſonnière lui fit entendre qu’elle étoit femme d’un Homme de qualité nommé Xanthe, duquel elle avoit un fils âgé de deux ans ; qu’elle se nommoit Erippe, & que puiſque dans cette fâcheuſe rencontre elle n’avoit aucune nouvelle de ſon mari, dont elle étoit tendrement aimée, elle en pouvoit conclure qu’il avoit