Et qui de ſes ſujets reſpectueux, ſoumis,
Depuis qu’il reçut leur hommage,
Lui firent un peuple d’amis.
Voilà comment mon cœur fait ton hiſtoire ;
Oui, je vois tes lauriers dans les mains de la gloire.
attendent ces jours ſi fortunés,
Sur la palette du génie.
Des plus vives couleurs obſerve l’harmonie ;
Exerce tes pinceaux à ton Dieu deſtinés.
Que juſqu’à ton repos tout te devienne utile :
Dans tes jardins, à l’ombre des ormeaux,
Sur le penchant de tes rians côteaux,
Regarde la nature, & cette main habile,
Qui fait naître à la fois le chêne & les rofeaux ;
Qui fait mugir les mers, murmurer les ruiſſeaux ;
Qui, ſoutenant le faible, écraſant le ſuperbe,
Élève les cités & les cache ſous l’herbe.
Sur de moindres objets abaiſſant tes eſprits,
Vers le ſoir d’un beau jour vois fumer les chaumières,
Écoute des bergers la muſette & les ris,
Vois s’élever pour eux le trône des fougères,
Entends-les de leurs chants y diſputer le prix ;
Mais n’y vois jamais de bergères.
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Lefèvre.