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Page:Mercure de France - 1891 - Tome 2.djvu/77

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MERCVRE DE FRANCE


CAQUETS DE RUPTURE

Georgis d’Esparbis.

Mme Vernet. — François Aubain. F. Aubain, — Je viens de faire ma dernière course à la mairie. Tout est prêt. Que ne peut-on s’endormir garçon et se réveiller marié ! Mme Vernet. Moi, je suis allée cher le fleuriste.il s’engage à fournir tous les jours un bouquet de quatre francs. Oh!j’ai marchandé ! Par ces temps froids, ce n’est pas cher. F. A.-Non, s’il porte les fleurs à domicile et si elles sont belles.Mme V. — Naturellement. Ensuite, j’ai prié Madame Praiteau de nous chercher un éventail, une bague, une bonbonnière et quelques bibelots ravissants. Elle n’avait rien en boutique. J’ai dit que nous voulions nous montrer généreux, sans faire de folies toutefois. F. A. Evidemment. Et ce sera payable ? Mme V- A votre gré. Mme V.- Vous avez vu la petite aujourd’hui ? F. A,- Oui, cinq minutes seulement. Sa mere a fixé la date. Nous nous marierons dans trois mois, le dix-huit mai. Mme V- Trois mois, c’est long. F. A.- C’est trop long. Aussi, n’est-ce pas, nous ne sommes plus obligés de nous quitter tout de suite. Nous avons le temps. Mmo V,-C’est cela. Vous voulez que vos amours se touchent, et qu’il n’y ait qu’à enjamber pour passer d’une femme à l’autre. Mon pauvre ami , il vous faudra pendant ces trois mois priver la petite bête. Mmô V. — Dites-lui bien que le bleu sied aux blondes. J’ai là une gravure de toilette exquise que je vous prêterai. A-t-elle du goût ?