Une jeune dame. — C’est l’anémone blanche, elle croît sous la neige ; c’est seulement quand le printemps commence qu’elle se montre.
Une tante. — Cest la dent-de-lion, qui prospère le mieux quand elle est piétinée par l’homme ou le cheval, elle pousse des rejetons quand elle a été foulée, comme le poète Pedersen l’a si joliment écrit.
. — C’est la fleur de printemps ; dans ta jeune
âme, elle carillonne la fête de la vie.
. — Non, c’est les plantes vertes, qui ne
jaunissent, même en décembre, pas plus qu’en plein juin.
. — Non, c’est le lichen d’Islande, recueilli
pendant la saison, cela guérit les jeunes filles du mal de poitrine.
Un monsieur. — Non, c’est le marron d’Inde, — très appréciable comme bois de chauffage, mais le fruit est immangeable.
. — Non, un camélia ; comme auparavant le
muguet, c’est la coiffure de bal aujourd’hui.
Mme Straamand. — Non, c’est comme une fleur qui est si jolie ; — attendez un peu — elle est grise — non, violette ; comment s’appelle-t-elle — ? Ah oui — cela ressemble — — ; non, c’est curieux, comme j’ai peu de mémoire.
. — Toutes les comparaisons avec des fleurs
sont boiteuses. Il ressemble plutôt à un pot de fleurs, dans lequel il n’y a pas place seulement pour une, mais où l’on peut en mettre jusqu’à huit.
Straamand. — (au milieu de ses enfants). — Non, l’amour est un poirier ; au printemps, des fleurs, blanches comme neige ; un peu plus tard dans l’année, les fleurs se transforment en gros fruits verts de plus en plus nombreux ; ils se nourrissent de la sève de l’arbre ; — ! et avec l’aide de Dieu deviennent tous des poires.
. — Autant de têtes, autant d’avis ! Non, vous
tâtonnez dans de mauvais chemins. Toute comparaison est fausse, mais écoutez maintenant la mienne ; — vous pourrez la tourner et retourner de toutes les manières. (Il se lève en posture d’orateur.) Il pousse une plante dans l’orient lointain ; son domaine est le jardin du cousin du soleil —
Les dames. — Oh, c’est le thé.
. — Oui.
Mme Straamand. — Il a une voix, comme Straamand, quand il —