Page:Mercure de France - 1899 - Tome 29.djvu/117

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dement transporté.

« Je ne puis vous conter toute l’histoire de ce long après-midi. Ce serait un trop grand effort de mémoire de me rappeler dans leur ordre mes explorations. Je me souviens d’une longue galerie pleine d’armes rouillées et comment j’hésitai entre ma massue et une hachette ou une épée. Je ne pouvais, pourtant, les prendre toutes deux, et ma barre de fer promettait mieux contre les portes de bronze. Il y avait un grand nombre de fusils, de pistolets et de carabines. La plupart n’étaient plus que des masses de rouille, mais un certain nombre était fait de quelque métal nouveau et encore assez solide. Mais tout ce qu’il avait pu se trouver de cartouches et de poudre était tombé en poussière. Un coin de cette galerie avait été incendié, et réduit en miettes, probablement par l’explosion d’un des spécimens. Dans un autre endroit, se trouvait un vaste étalage d’idoles — polynésiennes, mexicaines, grecques, phéniciennes, de toutes les contrées de la terre, je crois. Et ici, cédant à une irrésistible impulsion, j’écrivis mon nom sur le nez d’un monstre en stéatite venant de l’Amérique du Sud qui tenta plus particulièrement mon caprice.

« À mesure que s’approchait le soir, mon intérêt diminuait. Je passai de galeries en galeries poudreuses, silencieuses, souvent en ruines ; les objets exposés n’étaient plus parfois que de simples monceaux de rouille ou de lignite, et quelquefois étaient mieux conservés. En un endroit, je me trouvai tout à coup auprès d’un modèle de mine d’étain, et alors, par le plus simple accident, je découvris dans une case hermétique deux cartouches de dynamite ! Je criai : Eurêka ! et plein de joie