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LES

RACINES DE L’IDÉALISME

Depuis que j’ai écrit dans la Physique de l’amour le chapitre sur la « Tyrannie du système nerveux », où se trouve critiqué le mot de Lamarck, « le milieu crée l’organe », il m’est venu quelques doutes sur la légitimité de mes idées. Je vais les exposer, sans prendre définitivement parti, ni contre moi-même, ni contre l’idéalisme subjectif, auquel, en somme, je reste en grande partie fidèle.

L’idéalisme est, la doctrine régnante en philosophie. Il a fallu en venir là, après avoir raillé, car le raisonnement y mène invinciblement.

On sait qu’il y a deux idéalismes. Il est donc prudent, chaque fois qu’on emploie ce mot dans un milieu qui n’est pas purement philosophique, de le définir. Il y a deux idéalismes, qualifiés chacun par un mot identique et pourtant différent, car l’un vient de idéal, et l’autre de idée. L’un est l’expression d’un état d’esprit moral ou religieux ; il est à peu près synonyme de spiritualisme, et c’est lui qu’emploie M. Brunetière quand cet homme dur s’attendrit sur « la renaissance de l’idéalisme ». Il y à une certaine « Revue idéaliste », d’une religio-