à l’aise, bien qu’il restât très calme, lui, et il n’avait guère bu.
À l’occasion il plaçait son mot, et on riait plus que jamais. Le tout dura jusqu’à dix heures, auquel moment l’homme demanda à Simon s’il n’aurait pas une chambre pour la nuit, et Simon répondit avec empressement qu’il en avait une.
Il fallait seulement qu’il allât la préparer. Il dut pour cela monter à l’étage. Et ce fut pendant qu’il était monté que Lhôte enfin hasarda une question qu’il avait depuis longtemps sur la langue :
— Excusez-moi, dit-il, en se tournant vers l’homme, si peut-être je suis indiscret, mais on aimerait tous savoir à qui nous devons cette bonne soirée, parce qu’on a eu du plaisir, ça n’est pas pour dire, mais on a eu beaucoup de plaisir.
L’homme dit :
— Si je comprends bien, vous aimeriez savoir mon nom.
Lhôte recommença :
— Si on n’était pas indiscret…
Alors l’homme :
— Mon père s’appelait Branchu ; c’est un nom facile à se rappeler : Branchu, comme qui dirait Cornu.
C’était un nom facile à se rappeler, en effet, bien qu’il n’y en eût point de cette espèce dans le pays, mais des Cornu, il s’en trouvait à la vallée ; on se dit que l’homme ne venait peut-être pas de si loin qu’on pensait.
On entendait Baptiste aller et venir dans la chambre du premier, et il avait appelé sa femme pour qu’elle vînt l’aider à faire le lit.
2
Rendez-vous avait été pris pour le lendemain matin, et la chose s’arrangea sans peine.
C’était dans une petite rue qui, partant de l’église, allait, par un grand demi-cercle, rejoindre, du côté du nord, le chemin qui coupait le village en deux ; la maison n’avait qu’un rez-de-chaussée ; c’était un simple cube de pierre, et pas neuf, comme on voyait bien.
Lhôte accompagnait le nommé Branchu.
Ils allèrent heurter à une maison voisine, qui était celle du propriétaire, qui était un vieux.
Il toussait, et il disait en regardant Branchu d’en-dessous :