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Page:Mercure de France - Juillet 1908, Tome 74, n° 266.djvu/90

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— Ton âme fut pour moi terrible et féroce, comme une autruche qui pond les œufs, les enfouit dans le sable du désert et fuit après, elle-même.

Que ton amour pour moi soit maudit, cet amour dont naquit ta force et ma faiblesse.

Rongeur vorace et destructeur jaloux du bonheur, pourquoi n’es-tu pas allé chez satan pour apprendre la bonté ?…

Satan est bon et la nuit est son royaume de volupté.

Que son murmure doux soit bénit et que ta flamme s’éteigne dans ma poitrine.

Il mit ses lèvres brûlantes dans le sable humide, où, au fond des traces creusées par des petites sandales, la rosée nocturne se tenait encore…


stefan zeromski.


(Traduit du polonais par michel mutermilch.)