— Mon pauvre garçon, j’oubliais que vous veniez de prendre le thé.
— Mais c’est que vous ne haletez pas du tout ! fut son éloge.
— Non, mon ami, pas plus qu’un oiseau. Vous auriez aussi bien pu essayer d’attraper un oiseau.
Le jeune Crossjay hochait la tête : « Attendez que j’aie repris haleine. »
— Avouez que les filles courent plus vite que les garçons.
— Peut-être, au départ.
— Elles font tout mieux que les garçons.
— Elles chantent dans la poêle.
— Elles apprennent leurs leçons.
— Est-ce qu’on peut en faire des marins ou des soldats ?
— Vraiment ? Vous ne savez donc rien ? Et Mary Ambree ? Et Mistress Hannah Snell de Pondichéry ? Et la fiancée du célèbre William Taylor ? Qu’est-ce que vous dites de Jeanne d’Arc ? de Boadicée ? Vous n’avez jamais entendu parler des Amazones ?
— Ce n’étaient pas des Anglaises.
— Alors ce sont vos compatriotes que vous décriez, Monsieur !
Le jeune Crossjay, quelque peu décontenancé, la priait de lui dire l’histoire de Mary Ambree et des autres qui étaient des Anglaises.
— Voilà ! Vous ne voulez pas lire. Vous êtes fainéant avec Mr Whitford et vous ne savez rien de l’histoire de votre pays.