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Page:Meredith - Les Comédiens tragiques, 1926.djvu/65

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LES COMÉDIENS TRAGIQUES

— Non !

— Même envers une Ophélie de cinquante ans ?

Clotilde rit, sans trop savoir pourquoi, mais fut heureuse de pouvoir rire. Ses amis l’attendaient à la porte de la maison. On échangea des adieux et Alvan se retira. Clotilde se demanda alors ce que pouvait être cette Ophélie de cinquante ans qui, pour excuser l’homme qu’elle aimait, devrait accuser un venin de serpent ou l’amour d’une femme plus jeune, qu’il traitait de serpent à crête d’or.

Quel amant, quel admirable amant, qui savait, à propos du moindre sujet, établir une analogie avec leur propre cas !

Et elle ? Elle se rejeta hardiment sur le dos du centaure, dès qu’Alvan fut réduit à l’état d’ombre et que cessèrent d’être imminentes les réalités dont il la menaçait.