Page:Meresse Histoire du Cateau 1906.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
52
histoire du cateau

de Saint-Ladre, tout en molestant grandement les religieuses.

Le consistoire, formé surtout de bourgeois, s’émut de ce fait, et, par trois fois, fit citer le prédicant qui refusa de se rendre à son appel. Devant ces refus, l’affaire fut déférée aux magistrats qui se récusèrent, disant « qu’ils ne pouvoient plus demeurer en la ville ». De fait, ayant entendu parler de ces démarches, les émeutiers s’armèrent au nombre d’une centaine et déléguèrent au consistoire deux des leurs qui déclarèrent être prêts à « rompre la teste à la justice, au consistoire », si on voulait s’emparer de quelqu’un d’eux.

En même temps, les révoltés mettaient la ville en état de défense, s’emparaient des deniers de la caisse publique et refusaient de payer les impôts à l’archevêque. L’abbaye de Saint-André et les villages des alentours furent pillés[1]. Pour se faire aider, Jean Lesur fit appel au prédicant de Preumont, un cordelier « venu du pays de France ». Il institua aussi deux écolâtres ou maîtres d’école : Antoine Bouxin, ancien prêtre, et Jehan Le Vefvre. Dans l’église Saint-Martin, transformée en temple, furent baptisés vingt-sept enfants et neuf couples reçurent la bénédiction nuptiale.

L’archevêque essaya encore d’intervenir. Le 22 octobre, il envoya son secrétaire publier « un mandement touchant la paix publicque et la

  1. Correspondance du cardinal de Granvelle, t. ii, p. 2, 3, 4.