Page:Merlant - Bibliographie des œuvres de Senancour, 1905.djvu/56

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qu’il rencontre. Plusieurs de ses corrections manuscrites sont inspirées d’un esprit de polémique ; peu capable de critique historique, il développe des considérations, il reconnaît un peu en tous sens des preuves soudaines à l’appui de son système. Exemples :

Page 178. Note manuscrite ajoutée au texte de 1827. Les Pharisiens « ont eu pour second fondateur le rabbin Hillel, peu de temps avant l’ère moderne. On assure que de nos jours encore leurs doctrines sont très répandues, et que leur système de conduite, en s’introduisant chez les Occidentaux, a seulement changé de nom. » (En 1827, Sénancour avait écrit seulement : « Leurs doctrines et leurs maximes sont très répandues sous divers noms. » )

P. 190. Sénancour rétablit une note, supprimée en 1827, où il interprétait le sens de la genèse selon son système (les hommes se sont éloignés des coutumes primitives, ils retrouvent par hasard quelques vérités fragmentaires).

Page 192. Addit. manuscrit. L’organisation politique chez les Juifs « avait quelque chose de républicain ou de patriarcal, et Fauteur des Institutions de Moïse a prouvé que ce n’était pas précisément une théologie. Mais que de gens n’auraient pu se persuader qu’un peuple choisi, auquel des monarques manquèrent longtemps, n’eût pas alors l’honneur d’être soumis à des prêtres. »

Note manuscrite ajoutée au texte sur la polygamie : «… On trouve toujours quelque chose à rectifier dans ces sortes de lois divines. »

La haine des sacerdoces, l’ironie à l’égard de toute prétention théocratique n’ont pas faibli chez lui. Voici un exemple d’érudition irrévérencieuse, à la Bayle, où Sénancour renchérit sur ce qu’il avait écrit en 1825 et 1827. Il s’agit du mystère de l’Incarnation.

1827. « L’habitude en est très Manuscrit. « Presque de nos ancienne ; la mère de Fô-Hi, le plus jours, il a suffi à la bisaïeule de vieux législateur connu des Chi— Kien-Hong de manger des cerises nois, a été fécondée honnêtement pour enfanter des héros sans cesser par un arc-en-ciel. » d’être vierge. Pendant quelques

siècles, les génisses ont eu des inclinations à peu près semblables… Dans les Institutions de Moïse, M. Salvador, après avoir parlé de quelques expressions figurées en usage au 1emps d’Israël, ajoute : « Toutes ces allégories mettent sur la voie de la figure symbolique et judaïque de la Vierge… »