Page:Merlet - Tableau de la littérature française, 1800-1815, 1878.djvu/485

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APPENDICE
PROSATEURS
Littérature religieuse et philosophique.

Morellet (l’abbé André) [1727-1819]. Né à Lyon, étudiant de Sorbonne, précepteur en Italie, il revint à Paris en 1752. Introduit dans les salons littéraires de Mme Geoffrin et du baron d’Holbach, il y apprit le scepticisme, sans aller jamais jusqu’à l’athéisme. Accueilli par Franklin en Angleterre, par Voltaire en Suisse, pensionné par le roi, il remplaça l’abbé Millot à l’Académie, en 1783. La Révolution l’ayant privé de toutes ressources, il vécut de son travail, et eut l’honneur de sauver, en 1792, avec les archives de l’Académie, les manuscrits du Dictionnaire. Membre du Corps législatif en 1807, il avait un esprit fm et railleur qui le fit surnommer par Voltaire VAbbé mords-les. Il s’était engagé dans les luttes philosophiques par la publication du Manuel des inquisiteurs, tiré du Directorium inquisitorum, qu’il avait eu sous sa main, à Rome. Parmi de nombreux écrits, les plus connus sont des Mélanges de littérature et de philosophie [1814-18], et des Mémoires d’un intérêt médiocre [1821]. Joseph Chénier le caractérisait ainsi :

Enfant de soixante ans qui promet quelque chose.

Sénac de Meilhan (Gabriel) [1736-1803]. Né à Paris, fils d’un premier médecin de Louis XV, tour à tour maître des

1. Sans vouloir épuiser la liste des noms qui intéressent le mouve-ment religieux, philosophique et poétique, nous croyons pourtant devoir ajouter à notre tableau littéraire cet appendice où figurent la plupart des écrivains qui, aujourd’hui plus ou moins oubliés, eurent un moment d influence ou de notoriété passagère.