Aller au contenu

Page:Merlet - Tableau de la littérature française, 1800-1815, 1878.djvu/513

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
493
POETES

Sphinx, journal politique qu’il combattait lui-même dans une autre feuille, pour accorder les contraires ; le Messianisme [1831] qui prétendait réconcilier la philosophie et la religion. C’est un mystique dont la tête ne fut pas solide.

POËTES
Traducteurs.

Clément (Jean-Marie-Bernard) [1742-1812]. Connu sous le nom de Clément de Dijon (lieu de sa naissance), il fut célèbre par l’acrimonie de son caractère. Il avait attaqué Voltaire dans une épitre qu’il supposait écrite par Boileau, ce qui lui valut cette riposte :

Toujours ami des vers, et du diable poussé,
Au vigoureux Boileau j’écrivis l’an passé ;
J’ignore si mon style aura pu lui déplaire.
Mais il m’a répondu par un plat secrétaire.

En 1800, il publia une traduction abrégée de la Jérusalem délivrée. Il réduisit ses chants de vingt à seize ; et, sous prétexte de supprimer le clinquant du Tasse, changea l’or en plomb. Aussi ne réussit-il qu’à faire valoir l’œuvre d’un rival, Baour-Lormian, qui fut du moins sensible à la grâce et à l’harmonie de son modèle.

Fariau de Saint-Ange (Ange-François) [1747-1810]. Né à Blois, il débuta par une ode au roi de Danemark (1768). En 1771, ses premiers essais, des traductions d’Ovide, méritèrent les éloges de La Harpe, et le patronage de Turgot, qui lui fit donner une pension sur l’Almanach royal. Employé dans l’intendance militaire, après le y Thermidor, puis professeur de belles-lettres à l’École centrale de lu rue Saint-Antoine, il devint académicien