Page:Merrill - Les Gammes, 1887.djvu/32

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la chair

La langueur des lilas s’évapore en la brume :
Ô souvenirs d’amour que ma mémoire exhume !

l'âme

Je hume au cœur des fleurs des parfums d’encensoir :
Ô l’essor par l’azur vers la lune du soir !

la chair

Un pêle-mêle ailé de pétales de roses
S’envole sous les vents vers le vaste horizon.
Déjà les doux baisers des lèvres demi-closes
Se posent aux splendeurs des seins en floraison.

l'âme

De bleus et blancs remous de plumes de colombes
Se creusent sous les pas des pâles séraphins.
Les vierges vont ce soir prier parmi les tombes
Et sur leurs missels d’or enlacer leurs doigts fins.