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Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/106

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Vois ! la Nuit s’accroupit au loin sur les hameaux
Où les vieillards assis se chuchotent des mots
Dont eux seuls, héritiers des secrets de naguères,
Pourraient dire le sens qui présage des guerres !

Les femmes, tricotant à la chandelle, ont peur,
Car leurs hommes n’ont pu parler que de malheur,
Et tout le monde sait que notre pauvre terre
Doit, pour les jours futurs, souffrir ce qu’il faut taire.

Peut-être, ô sœur, quand l’ombre aura passé le seuil,
Nous faudra-t-il porter parmi la foule en deuil
Notre trésor d’amour à la mauvaise Ville,
Qui hait Dieu, malgré Christ et son doux évangile.

Et ce sera fini de la paix au soleil,
Et du sommeil au pied du cerisier vermeil,
Et de la volupté de sentir l’herbe chaude
Sous nos corps enlacés et nos mains en maraude.