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Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/117

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Trottent dans la rue à grand bruit ;
Un chien en gambadant aboie
Après une charrette pleine de gerbes
D’où tombe, aux cahots de la voie,
Le bon grain parmi les folles herbes ;
Et voici qu’une voix d’enfant
S’élève, claire et comme surnaturelle,
En une chanson très ancienne des champs
Qui révèle la présence réelle
De Dieu dans le cœur des moissons.

Écoute bien, sœur ! — Cette chanson
Dit la seule vérité de la vie
Qu’il importe à nos âmes de connaître,
Celle de l’éternité de notre être
Par l’amour qui survit aux dieux.

Souris donc à lèvres ravies
Vers notre terre et vers nos cieux,
Et oublie les blasphèmes du prêtre
Qui dans l’ombre étouffe et chancelle.
Que la terre soit notre couche et notre autel,
Et le ciel notre nef et notre dais !