Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/206

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De travers dans la neige, des traces de pas traînés
De la forêt jusqu’à la maison où une victime
Semblait avoir saigné.

Semblait avoir saigné. Près de la porte, abandonnés,
Deux sabots noirs attendaient la sortie
De la vieille à qui nous parlions, l’automne, au bois,
Quand elle cherchait des escargots dans les orties.


Nous voulûmes frapper à la porte. Mais, sans voix,
Et tremblant un peu — ce ne fut pas seulement de froid, —
Nous nous arrêtâmes devant le seuil de pierre
Où les deux sabots semblaient vouloir chausser la Mort
Qui vient parfois, quand les vieilles disent leurs prières,
Regarder par le trou de la serrure des chaumières.


Pourtant nous savions malgré notre malaise
Que la bonne vieille au coin du feu, dans sa grande chaise,
Se dodinait, écoutant chanter la soupe aux choux,