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Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/58

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Viens ! J’entends dans la chambre haute ton rire de fillette
Répondre au roucoulement tendre des tourterelles
Qui se rengorgent de désir dans leur cage d’osier.
Viens ! nous nous aimons et la saison est belle.


La porte s’est ouverte sans bruit sur le jardin
Où l’on entend, de corolle à corolle, bruire les abeilles
Comme des âmes butinant le miel béni du Bien.
Une bergeronnette chante sous les capucines vermeilles,
Aiguë et douce, la joie des jours dans les futaies
Et la paix des nuits, au nid, de soleil à soleil ;
Des fleurs, je crois, vont éclore en nos cœurs,
Et nos paroles seront des oiseaux de bonheur
Qui crieront à plein vol la gloire de cet été.


Je fermerai légèrement les volets verts
Pour que le soleil où la poussière s’irise
Ne blesse pas tes yeux, amie sage
Dont le regard me fait rêver à toute la mer !