Aller au contenu

Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



On se bat au bout du monde !


Ô toi la cueilleuse qui fais la maison gaie,
Pose sur le seuil de pierre ton panier de cerises,
Et dis-moi si l’histoire qu’on raconte est vraie
Qu’en ce moment de soleil, de chansons et de brises,
Des hommes, sous des bannières, se battent pour des rêves.
Il fait si bon vivre, et la vie est si brève !
Et malgré qu’on me parle d’empires lointains qu’on fonde,
Mon seul domaine est dans tes yeux où le soleil s’achève,
Et dans ton cœur, fleur où bourdonnent les abeilles de l’amour,
Et dans tes mains légères qui sont des ailes à mon front lourd !


On se bat au bout du monde !


Ici c’est la paix. Les chats furtifs ronronnent
Au bord des fenêtres qu’enguirlande la vigne ;
De temps en temps le coq, dressant sa crête, claironne ;
Les poules, gloussant doucement, égratignent