Page:Merrill - Petits Poèmes d’automne, 1895.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Seraient-ce des linceuls pour tes rêves
D’amour, morts en la saison des pleurs
D’avoir vu mourir toutes les fleurs
Qui parfumèrent les heures brèves ?

Oh ! le geste fatal de tes mains
Pâles, quand je parle de ces choses,
De tes mains qui bénirent les roses
En nos jours d’amour sans lendemains !

C’est le vent d’automne dans l’allée,
Sœur, écoute, et la chute sur l’eau
Des feuilles du saule et du bouleau,
Et c’est le givre dans la vallée.

Dénoue — il est l’heure — tes cheveux
Plus blonds que le chanvre que tu files ;
L’ombre où se tendent nos mains débiles
Et propice au murmure des vœux.