Page:Merrill - Petits Poèmes d’automne, 1895.djvu/38

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Nous chantions des chants des vieux âges
En allant tous deux vers la ville,
Toi si grave avec tes yeux sages
Et moi dont l’âme fut si vile.

Le jour tombait au son des cloches
Dans l’eau lente de la rivière
Qui charriait vers des mers proches
La flotte à la noire bannière.

Nous fûmes trop fous pour comprendre
Les présages du crépuscule :
Voici l’ombre où l’on croit entendre
Les sanglots d’un dieu qui recule.

La flotte a fui vers d’autres astres,
Les enfants sont morts sur la route,
Et les fleurs, au vent des désastres,
Ne sont qu’un souvenir de doute.