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Page:Merrill - Poèmes, 1887-1897, 1897.djvu/219

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Parmi pennons et pertuisanes
Il caracole en casque d’or
En tête de ses courtisanes
Et des porteurs de son trésor.

Ses fous ont les bras pleins de roses
Qu’ils lancent, en dansant, en l’air
Et fripant leurs marottes roses
Dont les grelots font un bruit clair.

De leurs doigts alourdis de bagues
Ses mignons à léger toquet
S’en vont, jonglant avec leurs dagues
Ou jouant, vifs, du bilboquet.

Au poing des palefreniers nègres
Cent chevaux à caparaçons,
Remuant des plumes allègres,
Piaffent, lustrés de blancs frissons.

Puis, lourd d’épieux et de fascines,
C’est le troupeau des éléphants
Que conduisent de leurs houssines.
Nus comme l’Amour, des enfants.