Aller au contenu

Page:Merrill - Poèmes, 1887-1897, 1897.djvu/224

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


L’étendard de roses et de lys
Lourdement se déferle à la proue
Où l’hippocampe sculpté s’ébroue
Comme révolté contre jadis.

Et les marins riant au zéphyr
Qui leur fait oublier les tempêtes,
Chantent les pays bleus où les bêtes
À l’aube ouvrent des yeux de saphyr.

Seul le Prince qui par le secret
Des vents, des étoiles et des lames
Sait que sa main secouera les flammes
Sur les villes de l’ancien regret,

Déplore le renaissant espoir
De ses suivants dont, au creux des combes,
Nulle croix ne marquera les tombes
Éparses sous les soleils du soir.