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Page:Merrill - Une voix dans la foule, 1909.djvu/122

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Bientôt les premiers nids, pleins de chansons et d’ailes,
Alourdiront d’amour les ramures fidèles
Qu’on verra verdoyer à la mort de la lune.

À minuit, effleurant les corolles, la pluie,
Lente comme les pleurs d’une enfant qui s’ennuie,
À peine ternira l’éclat bleu de la lune.

Puis voici le silence où l’on croirait entendre
S’exhaler les parfums et les ombres s’étendre
À mesure qu’avant le jour décroît la lune.

Et soudain, sur la mer, quelle est donc cette voile
Et ce héros qui vient d’une lointaine étoile,
Enchantant de sa voix les flots, les fleurs, la lune ?

Tout murmure d’amour et s’émeut d’une joie
Qui court dans la lumière, et, rieuse, rougeoie
Jusqu’à l’horizon sombre où disparaît la lune.

Le ciel est une rose et chaque arbre une flamme.
C’est l’aube du matin de Pâques sur ton âme
Pure comme ua verger d’avril après la lune.