Page:Meslier - Testament, 1762.djvu/46

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düe d’une multitude de Royaumes florissans qui sont de tous côtés sur la terre.

Secondement. Elles n’ont jamais été accomplies touchant les grandes bénédictions dont ils auroient dû être favorisés ; car quoiqu’ils ayent remporté quelques petites victoires sur de pauvres peuples qu’ils ont pillés, cela n’a pas empêché qu’ils n’ayent été le plus souvent vaincus & reduits en servitude ; leur Royaume détruit aussi-bien que leur nation par l’armée des Romains : & maintenant encore nous voyons que le reste de cette malheureuse nation n’est regardé que comme le peuple le plus vil & le plus méprisable de toute la terre, n’ayant en aucun endroit ni domination ni supériorité.

Troisiémement. Enfin ces promesses n’ont point été non plus accomplies à l’égard de cette alliance éternelle que Dieu auroit dû faire avec eux ; puisque l’on ne voit maintenant & que l’on n’a même jamais vu aucune marque de cette alliance ; & qu’au contraire ils sont, depuis plusieurs siècles, exclus de la possession du petit pays qu’ils prétendent leur avoir été promis de la part de Dieu pour en jouïr à tout jamais. Ainsi toutes ces prétendües promesses n’ayant point eu leur effet, c’est une marque assurée de leur fausseté. Ce qui prouve manifestement encore, que ces prétendus saints & sacrés Livres qui les contiennent, n’ont pas été faits par l’inspiration de Dieu. Donc c’est en vain que nos Christicoles prétendent s’en servir comme d’un témoignage infaillible pour prouver la vérité de leur Religion.