Page:Meslon - Petite pervertie.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 109 —

— Mon oncle est impardonnable, continuait-il, d’abandonner ainsi sa jeune femme au hasard des mauvaises rencontres. Si j’étais à sa place, je ne la quitterais jamais. Une femme doit suivre son mari. Quelquefois un mari doit suivre sa femme.

Dans mes yeux il dut lire un profond étonnement. Que voulait-il insinuer ? J’interrogeais sa figure toujours impassible. Il se contentait de me détailler avec une certaine insolence.

Puis, sans que je daigne le lui demander, il me déclara :

— Je continue ma route vers mon idéal artistique. Peindre pour découvrir la beauté sensuelle et si féminine. En distiller toute la substance, pouvoir en composer la femme de rêve, issue de la pensée d’un artiste et d’un poète.

Et il ajouta :