Page:Meslon - Petite pervertie.djvu/135

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Guy devait être jugé, condamné. J’entrai, désirant me renseigner. Devant la quatorzième chambre, quelques curieux faisaient la queue.

Un garde municipal en gardait l’entrée. Je m’approchai.

Le garde, un brave gars de la campagne, à la figure ronde et joufflue, me remarqua. Il m’adressa un sourire. Je répondis par un regard triste. Je m’approchai, voulant lui poser quelques questions. Il me fit un signe. M’ouvrit la porte. Me poussa à l’intérieur. Je me trouvai subitement dans la salle d’audience au milieu du public, debout. Un avocat parlait. Les éclats de sa voix venaient, comme dans un rêve, jusqu’à mes oreilles. J’entendis le nom de Guy de Saivre. Je levai les yeux. Entre deux gardes, dans l’enceinte des détenus, je vis Guy, mon Guy, pâle, baissant la tête, sans col. Une véritable loque.