Page:Meslon - Petite pervertie.djvu/149

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Je ne peux plus rien lui envoyer. Toutes mes économies sont parties. A-t-il compris ? Il ne se plaint pas. Il m’encourage, ses lettres sont tendres. Mais si tristes. Que sait-il ? Que lui a-t-on dit ?

Pour tromper ma solitude, j’ai mis en ordres ces notes que j’avais écrites au cours de ma vie. J’aime à les relire. À revivre mes souvenirs envolés.

Avec Guy nous pourrons les relire.

Comme je souffre. Qu’a voulu dire le médecin. Pourquoi les infirmières me regardent-elles avec tant de pitié ? Un prêtre a demandé à me voir.

Vais-je mourir ? Non, ce n’est pas possible !

Guy, ma vie, mes souvenirs, qui alors pourra les lire. Non, je vais vivre, vivre pour être heureuse !

J’espère et je suis heureuse de souffrir pour lui.