Page:Meslon - Petite pervertie.djvu/52

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Mon imagination inventait, s’exhalait :

— Guy, mon Guy, m’écriai-je.

Il me sembla entendre du bruit. J’avais troublé le silence de la nuit. J’eus peur. J’avais honte. Je me blottis sous mes draps, puis j’éclatais en sanglots.

J’espérais le lendemain rencontrer Guy de Saivre. Hélas ! il restait invisible. Peut-être aurai-je été capable de toutes les audaces.

J’évitais Juju ; elle me semblait jouer un double jeu. Quel était son intérêt. Je me méfiais d’elle. Je rentrai vivement à la maison.

— Comme tu es pâle, me dit mon père. Tu n’es pas malade ?

Je prétendis avoir une violente migraine. Il me tardait d’être seule. Je refusai de dîner. Je montais aussitôt dans ma chambre. Je m’y enfermais à double tour. J’essayais tout d’abord de parcourir un livre que j’avais acheté en cachette. Un grognement me fit