Page:Mestscherski - Les Poètes russes, Volume 1, 1846.djvu/139

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Et ta miséricorde, ô dieu juste, fut telle,
Que tu fis traverser à ma flamme immortelle,
L’abîme de la mort, béant de tout côté,
Afin que je m’épure à l’ombre de son antre,
Et que l’âme, perçant la voûte opaque, rentre,
Père, en ton immortalité.

Ô toi, l’inexplicable et l’incompréhensible !
Puisque l’esprit s’épuise en vain
À tracer le contour visible
D’un rayon, d’un reflet de ton prisme divin ;
Puisque l’éclair de la parole
S’efface dans ton auréole,
Il faut que l’homme à toi remonte sans détours ;
Que son front se prosterne et que son cœur adore,
Et que ses pleurs muets soient un hymne sonore
De reconnaissance et d’amour.