Page:Mesureur - Garden-party élyséenne, 1907.pdf/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

COLETTE.

Eh ! Les femmes sont bien frivoles et coquettes,
L’un vaut l’autre…

Elle se penche.

L’un vaut l’autre… Oh ! regarde !

LUCIENNE, suivant le mouvement et regardant dans la direction.

L’un vaut l’autre… Oh ! regarde ! Au loin ces épaulettes…

COLETTE, joyeuse.

Le profil de Renaud.

LUCIENNE, triste.

Le profil de Renaud. Et Paul qui n’est pas là.

COLETTE, triomphante.

Et je l’aime depuis tantôt trois ans, voilà.
Toi, tu doutes de Paul, ce Paul qui me ressemble,
C’est tout à fait injuste. Examinons ensemble :
Pourquoi Paul viendrait-il si souvent au parloir
Pour te causer à peine, à peine t’entrevoir.
S’il n’éprouvait pour toi…

LUCIENNE, indifférente.

S’il n’éprouvait pour toi… Il vient par habitude.

COLETTE.

Il vient par amour… Oh ! j’en ai la certitude.

LUCIENNE, tendrement.

Je voudrais pénétrer son cœur et son cerveau.
Lire dans sa pensée et savoir ce que vaut
L’amitié que depuis trois ans il me témoigne !

COLETTE.

Il t’entoure de soins.

LUCIENNE, avec amertume.

Il t’entoure de soins. Je le sais, il me soigne.