Aller au contenu

Page:Metivet, Jean-qui-lit et Snobinet, 1909.djvu/117

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nelle et son chapeau, trop grand pour sa tête, ainsi qu’il convient, descendrait jusqu’à ses épaules si une paire d’oreilles ne s’écartait juste à point pour l’arrêter au passage. Notre jeune dandy est ganté de beurre frais, tient une canne du bout des doigts et, avec la grimace des grands jours, écarquille son œil derrière le fameux monocle.

Quand il juge que l’effet est produit :

— Hein, fait Snobinet, je suis chic !

Mais Jean, toujours taquin, examine avec attention l’imposant galon qui entoure les revers et cerne les pans de la belle jaquette, dessine les poches, cercle les manches et s’étale sur la couture du magnifique pantalon.

— Puisque ton vêtement est tout neuf, demande-t-il d’un air ingénu, pourquoi l’as-tu fait border comme un vieil habit qui commence à s’user et qu’on a donné à réparer pour le mettre tous les jours ?

Le gros hanneton réplique avec indignation :

— C’est tout ce qu’il y a de plus nouveau, de plus à la mode. Toi, Jean, tu n’as pas le droit de