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AVANT-PROPOS

I



LES pages suivantes ont pour origine les conférences données par Madame Hélène METZGER à l’Institut d’Histoire des Sciences et des Techniques, pendant l’année scolaire 1932-33.

Leur esprit comme en témoigne le titre choisi, est entièrement conforme au dessein que se propose l’Institut. En dégageant en effet les idées philosophiques que la science implique, il en éclaire la marche ; les recherches que résume ici Madame METZGER contribuent dans la plus large mesure à l’interprétation et à l’explication de plus en plus approfondie des idées scientifiques et de leur évolution.


II


L’Institut d’Histoire des Sciences et des Techniques de l’Université de Paris.


L’histoire des sciences n’était pas encore représentée, de façon suivie, dans l’enseignement universitaire français, malgré les appels réitérés des congrès historiques, philosophiques et scientifiques, malgré le rôle considérable que la France a joué dans cette discipline, depuis la fondation des Académies et le mouvement philosophique du XVIIIe siècle.

Cette lacune vient d’être comblée à l’Université de Paris par l’organisation de l’Institut d’Histoire des Sciences et des Techniques. L’importance du travail auquel il va s’efforcer n’est pas contestable.

L’histoire des sciences n’est pas simple œuvre d’érudition. Elle présente, comme l’ont si bien vu, chez nous, les Encyclopédistes, puis Auguste Comte, Ampère, Cournot, Duhem et Paul Tannery, un élément capital de l’histoire de la civilisation ; non seulement de la civilisation matérielle (si importante que chaque âge de l’humanité peut se différencier par les caractères de ses techniques) ; non seulement de la civilisation intellectuelle, qui se confond avec le savoir, mais encore de la civilisation spirituelle, par les idées, la pensée que la science diffuse à tous les niveaux et qui donnent à l’homme la représentation générale du monde latente sous tant de ses attitudes.