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II

DE L’ANALOGIE FORMELLE


La simple ressemblance exerce sur notre esprit une séduction bien puissante, puisqu’elle suffit à elle seule pour exciter notre curiosité, et suggérer des hypothèses ; elle est cependant incapable de nous satisfaire entièrement, et cela pour deux raisons.

En premier lieu, les suppositions qu’elle nous a permis d’affirmer allégrement, et qui, au premier abord, nous paraissaient évidentes, ont pu parfois être démenties par l’expérience ; et alors, notre sécurité instinctive a été troublée ; nous avons douté de nos hypothèses, et nous nous sommes interrogés sur la valeur des concepts généraux qui en sont une traduction ; nous n’avons pas ici à insister sur ce point qui est en dehors de notre sujet. Souvenons-nous, seulement, que la conceptualisation spontanée, qui sert nécessairement de base à la réflexion, n’est pas elle-même immuable et peut être modifiée par celle-ci.

En second lieu, dès notre premier contact avec le monde, la totalité de notre expérience s’est pour ainsi dire scindée en une multitude de données indépendantes, sur lesquelles, incessamment, notre intelligence travaille avec l’espoir de parvenir à reconsti-