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CONCEPTS FONDÉS SUR LA RESSEMBLANCE

III

DE L’ANALOGIE AGISSANTE


Arrêtons-nous là un moment. Si l’analogie formelle satisfait partiellement le philosophe qui aspire à contempler un tableau ordonné de l’Univers, en lui offrant une image du Monde qui dépeint son organisation et son devenir, elle est cependant impuissante à satisfaire la curiosité du chercheur qui, sans se soucier du système du monde, veut simplement se rendre compte de l’organisation des totalités incomplètes qui sont l’objet spécial de telle science. Sans la nier expressément, en l’utilisant même partiellement, le savant a fait appel à un principe très différent, qui, loin d’affirmer la passivité des choses, leur sup- pose au contraire des propriétés spécifiques qui les font réagir les unes sur les autres. Énonçons le tout d’abord tel qu’il s’est présenté spontanément à l’esprit humain, quitte ensuite à étudier son champ d’application, ses modulations, et à le justifier si possible psychologiquement, sinon logiquement. Le voici dans toute sa force et toute son imprécision : « les semblables agissent sur les semblables . Quoi ? dira-t-on... ce lieu commun banal que l’on ne cite qu’accidentellement aurait joué un rôle