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l’évolution du règne métallique

scepticisme indifférent de Barba : « Cette subordination des métaux est aussi incertaine que leur nombre. On peut présumer avec raison, qu’il y a dans l’intérieur de la terre plus d’espèces que nous n’en connaissons. Il n’y a pas longtemps que l’on a trouvé le bismuth dans les montagnes de Bohème. C’est un métal moyen entre l’étain et le plomb, différent de tous les deux et peu connu. Il peut y en avoir plusieurs autres. Quand on voudrait même attribuer quelque pouvoir secret à la subordination et au rapport qu’on imagine entre les planètes et les métaux, ce n’est pas aujourd’hui une chose assurée que les planètes soient limitées au nombre de sept. Le télescope en a fait découvrir bien d’autres. Il n’y a qu’à voir sur cela le traité des Satellites de Jupiter par le célèbre Galilée, on y trouvera le nombre et les mouvements de ces nouvelles planètes, marquées avec des observations très curieuses[1]. »

D’une manière générale donc, et malgré quelques phrases traditionnelles que la force de l’habitude laissait écrire dans leurs ouvrages, les chimistes abandonnèrent peu à peu l’idée que l’harmonie des astres devrait être semblable à celle de leur Science ! Par contre, ils laissèrent aux influences célestes, aux effluves diverses, lumineuses, calorifiques, etc., venues des étoiles et rencontrant la matière terrestre.

  1. Métallurgie, 1640, en espagnol, cité d’après l’édition française de 1751, p. 83.