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les doctrines chimiques en france

sympathies illustrent mais dont elles ne forment pas les traits principaux ! L’auteur a lu et médité ; il cite, aussi bien que les ouvrages contemporains, les écrits du néo-platonisme arabe. Nous entrevoyons dans son œuvre comment les traditions d’origine différente ont pu converger au même point et additionner leurs effets.

La plupart des médecins cependant ne poussaient ni leur érudition, ni leur méditation aussi loin ; ils ne demandaient qu’à découvrir les analogies encore inconnues ; ils les universalisaient, sans chercher à les transformer en systèmes cohérents et logiques. Dans leur hâte de conclure, ils se laissent entraîner à affirmer bien des choses qui, sans s’opposer à leur doctrine fondamentale, s’accordent difficilement entre elles et paraissent sujettes à bien des doutes.

Écoutons Nicolas de Locques, qui a assez bien exposé les doctrines des médecins de son temps. « L’homme, dit-il…, nature mitoyenne entre les supérieurs et les inférieurs… porte non seulement l’image de Dieu, mais de la nature angélique et renferme toutes les vertus des propriétés du ciel, des astres et des éléments et tout ce qui est compris dans la nature végétale, animale ou minérale[1]. » De ce principe il déduit toutes sortes d’applications ; citons-en seulement un cas. « Que l’esprit de nitre est plein des causes de pétrification dans le grand monde ès mines et dans le petit

  1. Page 19, Les vertus magnétiques du sang, in-12, 1665.