les doctrines de la renaissance, que s’édifièrent les bases de la véritable science chimique[1].
C. — Nous allons maintenant dire quelques mots d’un savant du xviie siècle qui eut sur un grand nombre de ses contemporains une influence considérable, et à qui cependant l’histoire générale de la pensée humaine n’a pas conservé une place prépondérante. Les doctrines chimiques et médicales, les hypothèses concernant la composition de la matière, émises par Jean-Baptiste Van Helmont[2], ont en effet provoqué un grand nombre de recherches ; elles ont été passionnément discutées par beaucoup de médecins ; les pharmaciens ou chimistes ont tenté de les vérifier en expérimentant dans leurs laboratoires. Et pourtant après avoir excité les esprits, elles ont disparu de la science ; et cela sans avoir été combattues, sans contenir un illogisme fondamental qui devait les conduire à la ruine, simplement parce que malgré leur admirable unité ces doctrines formaient un système artificiel dont les bases ne sont imposées ni par la raison, ni par la tradition, ni par l’expérience ; si l’on ajoute à cela que leur auteur semble ignorer la géométrie et méprise la mécanique comme l’astronomie, on comprendra parfaitement que la
- ↑ Nous aurons occasion de le constater dans le volume ii de cet ouvrage quand nous exposerons la philosophie newtonienne et son rôle dans la formation de la théorie des affinités.
- ↑ Voir l’ouvrage récent de Strunz J.-B. Van Helmont, Leipzig et Vienne, 1907, où sa biographie, ainsi que ses doctrines principales sont exposées.